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Des critiques Marvel pour plonger au cœur du MCU

Des critiques Marvel pour plonger au cœur du MCU

Ant-Man et la Guêpe: Quantumania : Marvel aux Frontières de Star Wars

Après une Phase 4 de transition qui n’a pas vraiment séduit le public ni la critique, Marvel relance son MCU avec Ant-Man et la Guêpe : Quantumania. Ce troisième opus des aventures de l’homme-fourmi, toujours réalisé par Peyton Reed, met en scène Paul Rudd aux côtés d’Evangeline Lilly, Michael Douglas, Michelle Pfeiffer et Kathryn Newton. Pour Kevin Feige, ce film marque l’ouverture idéale de la Phase 5 et introduit le prochain grand antagoniste après Thanos : Kang le Conquérant, interprété par le talentueux Jonathan Majors. Est-ce une réussite ?

Marvel nous fatigue

Dans les derniers instants de Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, un personnage achète un gâteau peu engageant, sachant pertinemment qu’il ne sera pas fameux. Lorsqu’il le goûte enfin, il réalise qu’il avait raison : c’est infect. Ce scénario pâtissier ressemble étrangement à notre expérience avec le MCU.

Depuis 2008, Marvel nous promet une avalanche de films, portés par des réalisateurs parfois captivants et des campagnes prometteuses. Et bien que notre enthousiasme soit souvent mitigé, on finit toujours par plonger. Mais presque chaque fois, on se retrouve à découvrir l’illusion en goûtant le produit final. À la clé, l’apocalypse du Multivers annoncée dans Doctor Strange 2 se transforme en une attraction de fête foraine dépassée, le retour des vilains emblématiques de Spider-Man : No Way Home ressemble davantage à un défilé de cosplayeurs, et l’épopée colorée de Thor : Love and Thunder se réduit à un conte de Noël bruyant et sans âme.

La liste pourrait s’allonger facilement (on pense à Black Panther : Wakanda Forever, dont l’univers aquatique a été instantanément éclipsé par Avatar 2 peu après sa sortie), mais la formule trouve un écho particulièrement fort avec le dernier-né, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania.

Dès les premières images promotionnelles, le film laissait présager quelque chose de moins grandiose. Marvel et son architecte Kevin Feige nous promettaient pourtant une aventure unique dans le royaume quantique, avec l’introduction de Kang le Conquérant, successeur tant attendu de Thanos. Mieux encore, en lançant la Phase 5, Ant-Man 3 s’affichait comme le point de départ d’un nouvel arc palpitant. Une belle promesse, qui, dans le style désormais familier de Marvel, s’avérera vite sans lendemain.

Le grand bide Marvel

Le démarrage rapide d’Ant-Man 3 est plutôt prometteur, surtout quand on redoutait une première heure à passer sur Terre, ponctuée de blagues et de références aux précédents films. Bien qu’on ne puisse totalement échapper aux habituelles touches d’humour lourd de Marvel (oui, certaines personnes confondent toujours Spider-Man et Ant-Man, rires), ces passages ne s’étirent finalement que sur une quinzaine de minutes. Puis, suite à une expérience ratée de Cassie, notre groupe est précipité dans le royaume quantique.

En un clin d’œil, les cinq protagonistes se retrouvent scindés en deux groupes : d’un côté, la famille Van Dyne-Pym (Janet, Hank et Hope), de l’autre, Scott Lang et sa fille Cassie. Sur le papier, rien de révolutionnaire, mais Ant-Man et la Guêpe : Quantumania a au moins le mérite de nous plonger dans un univers inédit qui servira de décor à l’intégralité du film. Visuellement, le film apporte ainsi un souffle nouveau au MCU : bien que le monde quantique ait déjà été entrevu, il n’a jamais été exploré aussi librement.

Avec un bestiaire comprenant un monstre en forme de soleil, une immense bactérie affamée, des chevaux à trompe, des raies volantes et des araignées-chiens-démogorgons capables de se reproduire, Ant-Man 3 déploie peu à peu la richesse du monde quantique. Même si l’on peine à s’orienter dans ce chaos visuel (entre les rochers flottants, les chutes de lave infinies et cet horizon flou), il y a une excitation palpable à explorer cet univers… du moins dans un premier temps.

Cette exploration devient vite frustrante, notamment en raison de l’aspect visuel général. Les effets spéciaux n’ont jamais été le point fort de Marvel, et leurs méthodes de travail controversées ne sont plus une surprise. Cependant, avec Ant-Man 3, les problèmes esthétiques atteignent de nouveaux sommets, alors même que Peyton Reed avait promis une révolution grâce à l’utilisation du Volume, la technologie d’ILM utilisée pour The Mandalorian, entre autres. Finalement, il avoue avoir alterné entre le Volume et les fonds verts, produisant un résultat d’une laideur accablante. Sans profondeur, le monde subatomique semble dépourvu de relief, transformant le rêve d’un autre monde en une visite laborieuse d’un plateau de tournage mal conçu.

Et c’est reparti

Cette débâcle esthétique atteint son paroxysme avec le personnage de MODOK. En plus de son origin story résolument ubuesque – les fans de comics apprécieront peut-être cette réinterprétation (non) – et de la lourdeur de son écriture (les dialogues sont vraiment insupportables), son apparence constitue un échec retentissant, rivalisant avec les pires nanars, surpassant même le grotesque Mr. Electric de Les Aventures de Shark Boy et Lava Girl et l’horreur du Roi Scorpion de The Rock dans Le Retour de la momie.

Et même si Ant-Man 3 laisse à désirer, Peyton Reed est sans conteste le principal responsable de ce fiasco. Avec son pouvoir de grandir et de rétrécir selon les situations, Ant-Man offre théoriquement un large éventail d’idées graphiques (la scène de la baignoire du premier film en est une preuve, même minime). Pourtant, Peyton Reed échoue à mettre en valeur le potentiel de son super-héros. Incapable de varier les échelles de plans sur 2h05 de film, il rate systématiquement le coche.

Le monde quantique est si mal conçu qu’il devient pratiquement impossible de situer les personnages spatialement. À tel point qu’on ne parvient parfois même pas à distinguer si Ant-Man est très grand ou très petit, annihilant ainsi l’intérêt de son pouvoir. Un comble. Cette débâcle artistique n’est que le début d’une longue série de désillusions. Sans entrer dans les détails pour éviter les spoilers (de toute façon, les enjeux se manifestent là où le film se termine), on peut affirmer qu’il traite les spectateurs comme des idiots.

Tout d’abord, le film n’exploite littéralement aucun de ses personnages. Alors que Scott et Cassie sont enfin réunis, leur aventure commune aurait été l’occasion idéale d’approfondir leurs regrets, rancœurs ou nouveaux espoirs. Mais il n’en sera rien : le récit se limite à des phrases clichés sur la famille et l’amour. Il en va de même pour le trio Pym-Van Dyne, qui se toise dans le blanc des yeux pendant la moitié du film, entrecoupé de rencontres avec des personnages secondaires inutiles (salut Bill Murray). Le personnage de Janet se laisse même aller à l’ennuyeux « il faut que je vous dise quelque chose… mais attendons encore quelques scènes », ajoutant ainsi du vide au film.

Guerres de l’Infiniment Petit

Sur le papier, introduire le grand méchant de la Saga du Multivers aurait pu fonctionner, même si c’est une approche banale et laborieuse. Cependant, le film révèle dès le début le lien entre Janet et Kang. Pendant que les personnages attendent désespérément que Janet partage ce qu’elle sait, le spectateur a déjà toutes les informations en main. Forcément, tenter de créer une tension autour d’un élément déjà connu du public ne mène à rien.

C’est pourtant l’un des aspects les plus intéressants de ce troisième volet d’Ant-Man : l’arrivée de Kang. Et pour être honnête, Jonathan Majors s’en sort plutôt bien dans le rôle du Conquérant, apportant un véritable charisme et une présence imposante au personnage. L’acteur représente indiscutablement le point fort du film, laissant subsister un mince espoir d’une amélioration future pour son arc dans la franchise. Malheureusement, Kang le Conquérant n’est jamais vraiment effrayant, à peine esquissé dans Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, le film préférant plonger ses personnages dans un récit de science-fiction ennuyeux.

C’est à la fois le grand défi du film et la preuve ultime de son désastre. En choisissant de délaisser l’aspect super-héroïque pour se plonger dans une aventure de science-fiction guerrière, Ant-Man 3 devient une véritable expérimentation au sein du MCU. Cette idée rafraîchissante ouvre la voie à une bizarrerie authentique, mettant en lumière l’étrangeté de l’univers Marvel comme rarement auparavant. Malheureusement, une bonne idée ne suffit pas à faire un bon scénario, et malgré un amour sincère pour ses références, le film fait cruellement défaut d’inventivité, de folie et de singularité.

Pire encore, avec ses vaisseaux, pistolets lasers, bars à la mode, multiples espèces extraterrestres, rebelles cachés, armée maladroite d’un Empire autoritaire et un grand méchant maîtrisant une sorte de Force, on ne peut s’empêcher d’avoir l’impression de regarder un Star Wars de seconde zone avec Ant-Man 3. C’est tout le problème : tenter de renouveler sa franchise en pillant un autre univers (ou plutôt plusieurs, comme L’Aventure intérieure, John Carter, Flash Gordon, etc.) est d’une paresse incroyable et d’une ringardise embarrassante. Mais surtout, cela témoigne du mépris et du cynisme croissants de Marvel envers son public. C’est une véritable honte.

Résumé

Vide subatomique, esthétique désastreuse, rires nerveux… Ant-Man et la Guêpe : Quantumania échoue presque à tous les niveaux, et c’est en soi un super-pouvoir.

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