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Des critiques Marvel pour plonger au cœur du MCU

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Les Gardiens de la Galaxie 3 : enfin un bon Marvel

Après l’engouement suscité par Avengers : Endgame, Marvel s’est retrouvé dans une situation délicate avec sa Phase 4, presque au bord du coma avec sa Saga du Multivers. Les films comme Spider-Man 3, Thor 4 et Ant-Man 3 ont alimenté une méfiance croissante, voire un désintérêt chez le public. 

La question se pose alors : Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 de James Gunn parviendront-ils à redonner espoir ? Bien que son succès puisse susciter des opinions partagées, il semble indéniable que ce film ne s’inscrit pas dans la lignée des échecs précédents.

L’historie du film

Alors qu’elle s’apprêtait à s’installer à Knowhere, notre bande de marginaux préférée voit son destin bouleversé par les échos du sombre passé de Rocket. Décidé à sauver la vie de son coéquipier, Peter Quill, encore sous le choc de la perte de Gamora, rassemble à nouveau son escouade pour une mission périlleuse. Une mission qui, si elle n’est pas menée à bien, pourrait bien conduire à la fin des Gardiens tels que nous les connaissons.

Depuis ses débuts à Troma jusqu’à son ascension à Hollywood, le cinéaste a développé un style audacieux, brut et parfois immature, qui a grandement contribué au succès des deux premiers volets des Gardiens de la Galaxie. Bien que ces films soient souvent salués comme les meilleurs du MCU (Écran Large inclus), l’inquiétude que James Gunn puisse être étouffé par les exigences strictes de Marvel n’était pas sans fondement.

Son épisode spécial, Les Gardiens de la Galaxie : Joyeuses Fêtes, se révélaient anecdotique et plus conventionnel que ce à quoi ses fans s’attendaient, tandis que le film à venir devait répondre à plusieurs enjeux narratifs : le retour de Gamora après Endgame, l’introduction d’Adam Warlock, l’origin story de Rocket et la conclusion de la trilogie. Le danger était alors de se retrouver avec un scénario trop chargé, laissant peu de place à l’expression de cette équipe décalée.

Come and get your lore 

Heuresement, avant d’être un film de Marvel, Les Gardiens de la Galaxie 3 est un film de James Gunn. C’est l’un des rares, sinon le dernier, à écrire et réaliser ses œuvres, et à ne pas se contenter d’être un simple nom au générique. Ce troisième volet est bien plus solide que toute la Phase 4 ou la Saga du Multivers, grâce à une identité distincte qui le démarque des autres productions insipides et inconsistantes du genre.

Cette singularité se manifeste à travers les obsessions de Gunn, notamment son goût pour le body-horror comique, illustré par des éléments tels qu’un Groot monstrueux, des créatures répugnantes et une planète entièrement organique.

C’est visqueux, improbable, un peu sale et excessif, provoquant à la fois le rire et le dégoût : c’est du pur James Gunn. De plus, la direction artistique est soigneusement élaborée pour donner vie à un univers tangible qui ne crie pas sa nature numérique. Bien que les effets spéciaux ne soient pas toujours parfaits, ils n’aspirent pas à éblouir et offrent un spectacle cosmique que l’on ne pensait plus possible.

Les idées de mise en scène s’épanouissent, et l’action, souvent critiquée chez Marvel, comprend enfin des scènes de combat claires, créatives, sans montage trop agressif ou désorientant. L’exemple le plus marquant est ce faux plan-séquence numérique, ludique et impressionnant, qui suit l’équipe dans un couloir exigu alors qu’elle décime ses ennemis avec une élégance incroyable.

Bienvenue à Raccoon City

De son côté, Adam Warlock, le méchant que le public attendait depuis près de six ans, a également été influencé par l’impertinence de James Gunn. Son traitement pourrait susciter des réactions partagées, entre la déception de voir un personnage aussi puissant réduit à un rôle comique et l’interprétation symbolique de cette décision, qui semble balayer les impératifs scénaristiques habituels. Toutefois, si Gunn aime tourner en dérision ces conventions, il a aussi un profond attachement pour ses personnages, comme en témoigne le film, qui met en avant leur apaisement et leur évolution. Les thématiques centrales du film tournent autour de l’émancipation, de la transformation et de la guérison.

James Gunn renoue ainsi avec son intérêt pour les marginaux et les âmes brisées. L’introduction du film fonctionne comme une déclaration d’intention : Rocket fredonne tristement le morceau « Creep » de Radiohead, tandis que Peter Quill noie une fois de plus son chagrin dans l’alcool et le déni. C’est peut-être là la plus grande force de Gunn : cet auteur, qui revendique son ton de sale gosse irrévérencieux, est aussi celui qui réussit le mieux à susciter et à gérer l’émotion, souvent négligée dans d’autres productions.

Dans Les Gardiens de la Galaxie 3, l’humour, toujours aussi impertinent, est mieux maîtrisé, avec un tempo comique affiné et une direction de casting plus exigeante. Chez Marvel, l’humour excessif est devenu la norme, chaque moment sérieux devant inévitablement être désamorcé par une plaisanterie. Cependant, Gunn rappelle que l’humour peut coexister avec des instants dramatiques, voire tragiques, comme le montre l’arc de Rocket. Comme l’indiquaient les déclarations du réalisateur, la bande-annonce et certaines affiches, cette histoire se concentre sur le raton laveur. L’intrigue s’articule autour de son passé douloureux et des souffrances qu’il cache, lui conférant une dimension profondément triste et sérieuse.

Dans ce contexte, le Maître de l’Évolution est un méchant particulièrement sinistre, suscitant l’indignation par sa cruauté et ses desseins vains et immoraux. Un tantinet caricatural lorsqu’il s’en prend d’abord aux animaux, puis aux enfants, il incarne ce vilain qu’on adore détester : cruel, mégalomane, puissant et rancunier. D’ailleurs, présenter de mignons bébés animaux à l’écran n’est pas qu’un simple stratagème commercial ; c’est une manière d’attendrir le public pour mieux le toucher et le faire pleurer, une approche presque aussi cruelle que celle du méchant lui-même.

Cependant, cet équilibre entre humour et drame engendre paradoxalement l’un des principaux déséquilibres du film : les flashbacks sur la vie de Rocket représentent les moments les plus captivants et émouvants de l’histoire, prenant ainsi le pas sur les événements présents. En conséquence, les diverses missions des Gardiens, qu’il s’agisse d’une évasion de prison ou d’un braquage, ne sont que des séquences plaisantes dont les enjeux paraissent moins captivants que le parcours personnel des membres de l’équipe.

Peu importe que les personnages soient poilus, à fourrure, dotés d’antennes ou manquant de second degré, ce troisième volet aborde avant tout des thèmes d’humanité et de solidarité. L’enjeu n’est pas de sauver une planète ou le Multivers, ni de vaincre un grand méchant menaçant le monde, mais simplement de sauver l’un des leurs.

Les Gardiens de la Galaxie 3 est sans doute l’un des meilleurs films que Marvel ait produits depuis longtemps, mais il semble aussi que ce soit l’un des derniers. Si la saga doit se poursuivre, ce sera inévitablement sans James Gunn, qui a rejoint la Distinguée Concurrence chez Warner pour lancer son DCU. Ce film met en lumière tout ce que Marvel a perdu au fil du temps.

Résumé

Après Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, qui a davantage enterré Marvel que redonné vie au MCU, Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 fait figure de réanimation, offrant une bouffée d’oxygène après trois ans d’apnée. Ce troisième volet est une mission de sauvetage doublement réussie, rappelant ce qu’un film de super-héros peut et devrait être, tout en signifiant que cette belle escapade n’est qu’un moment de répit avant un probable retour aux légèretés habituelles.

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